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Transfert d'entreprise au Luxembourg

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Obtenir des conseils

Comme indiqué dans l'introduction, le processus de reprise d'une entreprise au Luxembourg peut être assez long et compliqué, c'est pourquoi l'une des premières étapes à envisager, si ce n'est la première, est d'obtenir de bons conseils. Il existe plusieurs possibilités pour obtenir des conseillers spécialisés :

  • Les grands cabinets internationaux : les grands cabinets internationaux tels que KPMG, EY et BDO offrent des services complets en matière de fusions et d'acquisitions, y compris l'identification de la cible, l'évaluation, la diligence raisonnable et la structuration de la transaction.
  • Boutiques spécialisées : des sociétés locales telles que Tenzing Partners se spécialisent dans le conseil en fusions et acquisitions pour les entreprises luxembourgeoises et peuvent fournir les conseils nécessaires.
  • Cabinets d'avocats : des cabinets comme Arendt peuvent fournir des conseils spécialisés sur les aspects juridiques, réglementaires et fiscaux des transactions d'entreprises au Luxembourg.
  • Chambre de commerce et organisations professionnelles : la chambre de commerce est une excellente alternative pour obtenir des conseils. Au Luxembourg, l'équipe Transfert d'entreprise de la Chambre de Commerce et la Chambre de Commerce peuvent vous accompagner à travers les différentes étapes du processus en analysant la faisabilité de votre projet et en définissant avec vous les étapes clés et les mesures à accomplir pour formaliser votre projet. En outre, la Maison de la Formation de la Chambre de Commerce organise un cours en classe de cinq modules qui aborde les aspects essentiels de l'acquisition d'une entreprise.

Évaluations préliminaires

Une fois que vous avez obtenu les conseils nécessaires, l'étape suivante consiste à effectuer des évaluations préliminaires, notamment une analyse préliminaire du marché et du secteur d'activité et l'identification d'une entreprise cible.

Analyse préliminaire du marché et du secteur

Ce processus consiste à évaluer le secteur dans lequel opère le type d'entreprise ou de société à acquérir, y compris sa taille, ses tendances, sa concurrence et ses projections de croissance. Le cadre réglementaire qui s'applique aux entreprises de ce secteur doit également être pris en compte, ce qui est particulièrement important dans les secteurs très contrôlés tels que la finance ou les soins de santé.

Un autre aspect important est de comprendre la dynamique locale, en d'autres termes, de savoir comment le marché cible se présente et se développe au Luxembourg. Cette analyse sera très utile pour identifier les risques et les opportunités et pour évaluer si le marché est attractif et si le type d'entreprise que vous envisagez a le potentiel de prospérer dans les conditions actuelles et anticipées du marché.

Identifier l'entreprise cible

Une fois que le marché est connu et que le type d'entreprise à acquérir est clair, il est nécessaire d'identifier une entreprise cible. À ce point, la plateforme nationale de transmission d'entreprise businesstransfer.lu, créée par la Maison de l'Entrepreneuriat de la Chambre de Commerce et la Chambre de Commerce en collaboration avec le ministère de l'Économie en 2021, constitue une ressource indispensable. Cette plateforme vise à rassembler toutes les offres de cession et d'acquisition de toutes les entreprises établies au Luxembourg, il y est possible à la fois de publier une offre de vente et de consulter les annonces disponibles en vue d'une éventuelle acquisition.

Envisager les deux formes de reprise

Il existe deux façons de transférer une entreprise, la première étant le transfert d'actifs et la seconde le transfert d'actions. Le choix de la forme de transmission dépend d'un grand nombre de facteurs, parmi lesquels les objectifs poursuivis, la situation personnelle et financière, la structure juridique de l'entreprise à acquérir, les considérations fiscales, les risques encourus dans chaque cas et la complexité administrative, pour n'en citer que quelques-uns. Nous examinerons brièvement ci-dessous quelques-unes des particularités de chacune de ces deux options.

Transfert d'actions

L'acquisition d'actions est une forme de transfert d'entreprise dans laquelle l'acheteur acquiert les actions ou les participations de la société cible. Dans ce type de transaction, l'acheteur devient le nouveau propriétaire de l'entité juridique existante, dont il assume tous les actifs, passifs, contrats et obligations. Cette structure permet une continuité opérationnelle ininterrompue, l'entreprise conservant son identité juridique. Elle est particulièrement intéressante lorsque l'entreprise cible possède des licences, des contrats ou des actifs incorporels de valeur difficiles à transférer. D'un point de vue juridique et administratif, elle est souvent plus simple, bien qu'elle nécessite un examen approfondi pour bien comprendre les risques et les responsabilités hérités du passé.

Il est possible d'acquérir des actions dans différents types de sociétés et les implications fiscales sont différentes dans chaque cas :

  • Sociétés de capitaux : il n'y a pas d'incidence fiscale pour l'acquéreur qui ne reprend que les actions de la société, qui reste propriétaire des actifs.
  • Sociétés de personnes : les actifs de la société étant transférés aux associés, l'opération est assimilée à l'acquisition d'une société et peut donner lieu au paiement de la TVA ou des droits d'enregistrement.

Transfert d'actifs

Ce mode de transfert implique l'achat total ou partiel du fonds de commerce, qui désigne d'un point de vue juridique l'ensemble des éléments corporels et incorporels acquis au moment de l'acquisition.

Cette structure offre un plus grand contrôle sur ce qui est acquis et est particulièrement utile lorsque l'acheteur est intéressé par des parties spécifiques de l'entreprise ou lorsqu'il existe des préoccupations importantes concernant des passifs cachés. Toutefois, elle peut s'avérer plus complexe sur le plan administratif, car elle nécessite le transfert individuel de chaque actif et la renégociation des contrats et des licences. Ce mode de transfert a également des implications fiscales importantes :

  • Si l'acheteur acquiert la totalité du fonds de commerce : dans ce cas, l'acheteur est exonéré de la TVA, l'Agence fiscale luxembourgeoise (ACD) considère que l'activité commerciale existante est poursuivie et que celui qui reprend l'entreprise assume les droits et obligations de l'entreprise en matière de TVA. Toutefois, certains éléments du fonds de commerce, comme la cession du bail, peuvent être soumis à des droits d'enregistrement au prorata.
  • Si une partie seulement du fonds de commerce est achetée : l'acheteur peut être soumis à la TVA sur le prix d'achat de certains éléments seulement, comme le droit au bail. En revanche, le vendeur sera imposé sur toute plus-value réalisée lors de la vente.

Premier contact et négociations préliminaires

Lorsque le moment est venu d'établir le premier contact, il est important de garder à l'esprit certaines considérations et d'être prudent, car cette première étape jette les bases d'une transaction potentielle et nécessite une combinaison de tact, de stratégie et de préparation minutieuse. Il s'agit d'un moment délicat qui doit être traité avec discrétion et professionnalisme.

La discrétion est le principe fondamental du premier contact avec l'entreprise potentielle, il est nécessaire de contacter directement le chef d'entreprise et les clients, employés et fournisseurs ne doivent pas être informés directement.

Une fois le premier contact établi, l'étape suivante est la signature d'un accord de non-divulgation (NDA). Ce document juridique protège les informations sensibles qui seront partagées lors des négociations préliminaires. Après la signature de l'accord de non-divulgation, l'acheteur potentiel demande généralement des informations de base sur l'entreprise, qui peuvent comprendre les éléments suivants, et l'aident à évaluer s'il vaut la peine d'entamer des négociations plus approfondies :

  • Historique de l'entreprise.
  • Situation économique et données financières générales.
  • Informations sur la structure organisationnelle.
  • Perspectives d'avenir.
  • Raisons de la vente.
  • Stade du cycle de vie des produits et des services.
  • Principaux clients et fournisseurs.
  • Situation du marché dans le secteur.
  • Vue d'ensemble des activités.

Au cours de ces négociations préliminaires, l'acheteur doit faire preuve d'un intérêt réel et de la capacité de mener à bien la transaction, tandis que le vendeur doit fournir suffisamment d'informations pour maintenir l'intérêt de l'acheteur sans révéler de détails critiques sur l'entreprise à ce stade précoce.

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La diligence raisonnable

L'étape suivante consiste à analyser l'entreprise en détail. Tous les aspects pertinents de l'entreprise cible doivent être examinés et analysés de manière approfondie avant de procéder à la transaction.

Pour cette première étape, il est essentiel de disposer d'une équipe d'experts dans différents domaines, tels que des avocats, des comptables ou des experts sectoriels. L'équipe de conseillers mentionnée au début de ce guide sera d'une aide précieuse à cet égard.

Un audit préalable approfondi doit comprendre les éléments suivants:

  • Un examen financier : la diligence raisonnable financière est généralement l'élément le plus complet. Elle implique un examen détaillé des états financiers, des méthodes comptables, des projections financières et des flux de trésorerie de l'entreprise.
  • Une évaluation de l'entreprise : différentes méthodes peuvent être utilisées, telles que la valeur de l'actif net, la valeur comparative, la valeur de rendement ou la valeur de production, ou encore la valeur par actualisation des flux de trésorerie. Chacune de ces méthodes offre des points de vue différents qu'il est important de prendre en considération.
  • Un audit juridique : il comprend l'examen de tous les contrats importants, des accords de licence, des documents de constitution et des registres de l'entreprise. Il est essentiel de prêter attention à tout litige en cours ou potentiel, ainsi qu'au respect des lois et réglementations luxembourgeoises et internationales applicables.
  • Une évaluation opérationnelle : elle comprend une analyse des processus commerciaux, de l'efficacité opérationnelle, de la technologie utilisée et de la chaîne d'approvisionnement.
  • Une analyse des ressources humaines : elle examine la structure organisationnelle, les contrats de travail, les politiques de rémunération et les régimes d'avantages sociaux.
  • Une évaluation des risques et des responsabilités potentielles : il s'agit d'un aspect transversal qui englobe tous les domaines de la diligence raisonnable. Il s'agit notamment d'identifier les risques environnementaux, réglementaires, commerciaux et opérationnels susceptibles d'affecter la valeur ou la viabilité de la transaction.

Négociation, financement et clôture de la transaction

Une fois la diligence raisonnable achevée, il est temps de passer à la négociation, à l'obtention du financement, à la planification de l'intégration, à la clôture de la transaction et à la mise en œuvre de l'intégration prévue. Nous décrivons brièvement ci-dessous chacune de ces étapes :

  • Négociation et documentation : à ce point, les deux parties négocient les conditions finales de la transaction, notamment le prix d'achat, les modalités de paiement et les éventuelles garanties ou indemnités. Des documents juridiques, tels que le contrat d'achat, sont ensuite rédigés, détaillant toutes les conditions convenues et les obligations de chaque partie.
  • Obtention des autorisations : Dans certains cas, il est nécessaire d'obtenir certaines approbations avant de conclure la transaction. Il peut s'agir d'autorisations internes émanant des conseils d'administration ou des actionnaires de l'acheteur et du vendeur, ainsi que d'autorisations réglementaires.
  • Financement : cette étape consiste à obtenir les fonds nécessaires pour réaliser l'acquisition et peut inclure une combinaison de fonds propres, de dettes bancaires ou d'autres formes de financement.
  • Planification de l'intégration : avant la clôture de l'acquisition, il est important d'élaborer un plan détaillé pour planifier l'intégration des activités de la nouvelle entreprise dans la nouvelle direction. Cela doit être fait que l'acheteur soit un particulier ou une autre entreprise, bien que dans chaque cas l'approche et l'échelle soient différentes.
  • Clôture de la transaction : La clôture est le moment où tous les documents finaux sont exécutés et où le prix convenu est payé. Les actions ou les actifs sont officiellement transférés à l'acheteur.
  • Procédures postérieures à la clôture : après la clôture, diverses activités administratives et juridiques sont menées pour formaliser la transaction. Il s'agit notamment de l'enregistrement du transfert au registre du commerce et des sociétés (RCS) à Luxembourg, de la notification aux autorités fiscales et de la mise à jour des registres internes de l'entreprise.
  • Mise en œuvre du plan d'intégration : Enfin, la dernière étape consiste à mettre en œuvre le plan d'intégration élaboré précédemment.

FAQ

Combien de temps dure généralement un transfert d'entreprise au Luxembourg ?

Un transfert d'entreprise au Luxembourg prend généralement entre 1 et 2 ans. Il est important que le vendeur se prépare suffisamment à l'avance pour rendre l'entreprise transférable, un processus qui demande beaucoup de temps. Les experts recommandent de consulter des conseillers de confiance ou des professionnels qui ont l'expérience des transferts d'entreprise dès le début du processus.

Quelles sont les implications fiscales de la vente ou de l'achat d'une entreprise au Luxembourg ?

Les vendeurs sont généralement imposables sur les plus-values réalisées lors de la vente. Les acheteurs ne sont généralement pas imposés au moment de l'acquisition, à l'exception de la TVA ou des droits d'enregistrement éventuels dans certains cas. Lors de l'acquisition de la totalité du fonds de commerce d'une entreprise, la transaction est exonérée de TVA. Toutefois, si une partie seulement du fonds de commerce est acquise, l'acheteur peut être redevable de la TVA. Pour les acquisitions d'actions de sociétés, les acheteurs ne sont pas taxés, mais peuvent être soumis à l'impôt sur les plus-values lors de ventes ultérieures.

Quel rôle les banques jouent-elles dans la transmission d'entreprises au Luxembourg ?

Les banques comme la Spuerkeess jouent un rôle crucial dans l'accompagnement des transmissions d'entreprises. Elles proposent des équipes de spécialistes qui conseillent les clients sur le processus de transfert et fournissent des solutions de financement sur mesure. Les banques sont impliquées dès le début et tout au long du processus, offrant des conseils sur les questions juridiques et fiscales, et aidant à structurer le financement qui permet à l'acheteur d'acquérir l'entreprise dans des conditions optimales tout en soutenant son développement à long terme.